L'amour: thème 2019-2020

Bonjour tout le monde,

il paraît que le thème de français-philo de l’année prochaine sera « l’amour », c’est ce qu’on dit sur ce site plutôt fiable: https://interlettre.com/prepas/l-amour

quelqu’un peut-il confirmer cette information? Quel beau theme si cela se confirme.

Et les œuvres que tu étudierais sont bien:



1/Le banquet de Platon

2/Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare

3/La chartreuse de Parme de Stendhal



.

c’est très beau

:frowning:

Le thème,soit,pourquoi pas.

Mais les œuvres :frowning:

A croire que la littérature s’arrête-t-elle en 1850.

Le banquet donne une petite coloration philosophique. Soit.

La chartreuse : Voilà un « classique » dont on se demande ce qu’on peut bien encore lui trouver de nos jours. La modernité (sic) stylistique de 1850 n’aura que bien peu d’écho chez des nous spécialistes en 2018. Le fait de savoir si l’Avertissement du début est dans ou en dehors du roman n’intéressera personne dans les classes. La chartreuse, un Roméo et Juliette mal revu, mal fini, et sans intérêt.

Le songe d’une nuit d’été : Je n’ai rien contre la littérature étrangère. Absolument rien. Par contre, traduire cette œuvre c’est la réécrire. C’est plus une transposition qu’une traduction. L’histoire n’est pas d’un grand intérêt et toute la magie de la langue est perdue en français, même si la traduction de petit Hugo est plutôt bonne. La critique des mariages arrangés au XVIeme ? mouais…



Bref, il est désolant de n’avoir que ça à proposer à des taupins pour tenter de leur faire aimer les Lettres.

Dans la construction de la compréhension d’un thème, il y a aussi une dimension historique à ne pas oublier, ce pourquoi les œuvres vont de Platon à Stendhal. La limite de trois œuvres impose de se focaliser sur les valeurs sûres (et surtout étudiées en long en large pour savoir quoi en dire) que sont les grand classiques.

Avant d’étudier (et non pas seulement lire) des œuvres modernes, il faut savoir et comprendre ce qu’il y a eu avant. Force est de constater que ce travail n’est pas assez bien fait en collège, lycée, donc on retrouve encore des vieux classiques dans le supérieur. Aussi, je rappelle que c’est une matière « mineure » en CPGE scientifique qui se doit d’aller aux œuvres essentielles, pas une UE de M2R en littérature comparé/philo/ect.



Par contre, c’est un peu malvenu de critiquer le choix des œuvres au programme en CPGE, sachant que la liste a toujours été plutôt éclectique (il y a déjà eu des écrivains du XXe au programme*). Toutes les époques se sont vues avoir des œuvres au programme, mais avec seulement trois choix, on ne pas représenter tout le monde à chaque fois et il faut que ça tourne d’une année à l’autre (pour l’année 2018-2019 , 1.5 œuvres sur 3 est du XXe**).



*Jankélévitch, Giono, Steinbeck, Leiris, Bergson, Barbusse, etc.

**1899 pour Au cœur des ténèbres de Conrad, mais parution française en 1925, je triche, je compte 0.5 :mrgreen:

Mais c’est amusant, l’essentiel..

« Dans la construction de la compréhension d’un thème, il y a aussi une dimension historique » : C’est vrai.

« Avant d’étudier (et non pas seulement lire) des œuvres modernes, il faut savoir et comprendre ce qu’il y a eu avant »

C’est totalement faux. On peut apprécier Debussy sans rien connaitre de\à Rameau. Je suis bien conscient que l’art est un flux qui dans l’histoire et qu’on ne peut pas, dans l’absolu, déraciner une œuvre….mais ce sont des considérations de « « spécialistes » ».



« C’est un peu malvenu de critiquer le choix des œuvres au programme en CPGE »

Je critique le choix de cette année. Il y a eu des choix plus heureux.



« La limite de trois œuvres impose de se focaliser sur les valeurs sûres (et surtout étudiées en long en large pour savoir quoi en dire) que sont les grand classiques »

Les grands classiques…que valent-ils si on les évalue avec notre culture actuelle, surtout si cette culture est celle d’un non spécialiste. J’ai une question simple : Qu’est ce qui fait de « La chartreuse de Parme » une œuvre tellement intéressante en 2018 ? Les modes vont et viennent en art en fonction des mouvements de l’Histoire. Bach a été « oublié » pendant très longtemps.



Tout dépend ce qu’on veut faire avec le français en CPGE.

Si on souhaite uniquement filtrer les taupins incapables d’aligner deux pages correctement écrites ou d’en lire 200, alors oui, on peut bien choisir ce qu’on veut comme œuvre.

Si, en plus de cette fonction utilitaire, on souhaite également intéresser les troupes, alors je pense que le choix de cette année n’est pas optimal.


Ce qui me choque dans la philo à la française, c’est qu’on puisse disserter de l’argent, du mal, de la justice pendant un an sans faire lire aux élèves (et inscrire dans le programme) des textes d’économie, sociologie, psychologie, sciences cog ou anthropo. A la place on privilégie des auteurs certes talentueux mais qui bien souvent font fi (ou sont bien antérieurs) à la recherche et la construction de faits scientifiques sur ces sujets.



Pour un peu, on pourrait presque faire lire aux élèves du Bergson pour disserter sur le temps.



Comment ça ça a déjà été fait ? :mrgreen:



Et après on se retrouve avec des PU en philo comme Finkie qui pensent avoir la moindre capacité à déterminer si les maths sont utiles dans la vie.



Si la télé, les émissions débilitantes et les pseudosciences sont le terreau du sentiment anti scientifique chez les classes populaires, je pense fermement que la philosophie à la française capable de disserter de tout et de rien sans se fonder sur des faits du monde scientifique est un des terreaux du sentiment anti scientifique des classes supérieures. (Enfin avis perso.)

(Et terreau aussi du sentiment anti philo des scientifiques, en réaction.)

Un sujet très intéressant !



Mais jugez pas, svp, les œuvres proposées. N’imaginez jamais qu’on lira du Stephen Hawking dans l’amour et surtout pas de Luc Marion en astrologie.



La matière relève de la philosophie BASÉE sur la littérature et non pas sur l’actualité. Ce faisant, il faut apprécier le thème plus de s’occuper des œuvres proposées.

Ce qui est désolant c’est de voir la notion devenir souillée par cette pensée étroite d’amour, qui ne représente pas le vrai ‹ amour ›. Le fait que cet amour soit réduit comme ça, égaré/privé de son existence, un lien devenu ‹ fade › par le manque d’intérêt, est déjà n’importe quoi. Et c’est terriblement triste :frowning:



Je m’attendais à un raffinement d’une telle ou telle autre notion, comme c’était le cas pour l’aventure. Mais voilà, petits tau2018/2019pins, vous n’avez qu’à admirer le spectacle. Go plutôt ‹ consulter › Claude Stephane ( <LINK_TEXT text=« http://www.eris-perrin.net/article-l-am … 10815.html »>http://www.eris-perrin.net/article-l-amour-de-la-nature-123110815.html</LINK_TEXT>), sauveur de « l’amour », médecin de la pensée légitime et il y en a d’autres qui font le même task.



Spinosa, quant à lui, <LINK_TEXT text=« http://spinoza.fr/spinoza-philosophe-de … et-suhamy/ »>http://spinoza.fr/spinoza-philosophe-de-lamour-extrait-de-jaquet-severac-et-suhamy/</LINK_TEXT>





Notant aussi que la philosophie, tournant autour de X ou de Y ou de Z ou de…(peu importe), ne pourrait pas être décomposée en parties car elle ne dépend pas forcément/seulement de la chose autour de laquelle elle vient de tourner. Ici la science et l’histoire, le romantique (français en particulier) et la littérature..(etc) sont tous ramenés, de manière indifférente, à cette zone qui peut tout contenir(philosophie).



Gardez bien à l’esprit que la philo des sciences n’est pas une science, c’est un tas de théories informes qui viennent prendre forme. Les deux philo (orientée sur les sciences/littérature) peuvent avoir accès à la notion d’aventure, par exemple, pour en résulter soit une nouvelle épistémologie/anthologie ou bien une nouvelle " littérature"( et ça revient à rechercher une leçon de moral, généralement). Les deux interprétations semblent d’emblée s’éloigner de manière à ne pas pouvoir être combinées-de nouveau-. Mais ce n’est pas logiquement correcte.

S’il fallait parler d’amour, j’eusse aimé voir et lire d’autres points de vue que ceux :

  • d’auteurs antédiluviens dont l’avis n’est pas forcément intemporel et encore moins adapté à l’époque actuelle
  • d’autres cultures que la culture classique occidentale (l’amour c’est vaste, ça a des fondements biologiques et c’est assez variables d’une culture à l’autre)



    (bon ok j’ai un avis TRES réservé sur l’universalisme)

Attention, je parle bien d’étudier, pas de lire/apprécier (j’avais pourtant bien précisé).

Par grand classique, j’entend une œuvre suffisamment connue et ancienne pour qu’il puisse y avoir des « choses » à en dire dessus, sans trop perdre un lecteur néophyte (là encore, j’avais précisé).



Il faut donc trouver une œuvre « entière », accessible et surtout qui complète deux autres œuvres (des échos, mais pas trop, des différences que l’on peut opposer/juxtaposer/etc.).

C’pas si évident, le choix ne se résume pas à trouver un beau livre.



Tu te doutes bien que des grandes œuvres, obscures à en dégoûter un bibliothécaire, sur un thème comme l’amour, il y en a à la pelle. Le choix effectué n’est pas si mal que ça.

Bof, la notion d’amour actuelle dans la quasi-totalité du monde (libre :slight_smile:) est entièrement occidentale (les japonais te diront qu’ils ont « découvert » l’amour avec les européens, ce pourquoi les français ont cette réputation de romantiques là-bas, entre autres (vaste sujet)).



Étudier la notion d’amour d’autres cultures, c’est sortir d’un paradigme très établi. Passionnant, mais trop ambitieux pour des étudiants bac+1/2 scientifiques avec 2h de français/philo par semaine.







Et puis, au passage, rien n’empêche de lire à côté… Un bon prof fournira des listes d’œuvres sur le thème pour que l’élève ait des références. Libre à lui de se cultiver, mais je crois que nous sommes déconnectés de la réalité, celle où les élèves en majorité ne lisent même pas les œuvres obligatoires et se contentent d’apprendre des citations…

Pourquoi on a pas de philosophie des sciences en prépa ?

Pour en avoir fait, trop spécifique pour des étudiants sortant du bac dont ce n’est pas la matière principale (bon, il y a moyen d’adapter au public visé, mais quand même, ils ont beaucoup de lacunes à ce niveau). Même en fac de philo, ils commencent par les bases.


Excellente question, merci.

Je ne comprends pas non plus pourquoi on ne fait pas un peu de philo des sciences et surtout de l’épistémologie en prépa.


Évidemment qu’il y a moyen d’adapter !

Si c’est fait, il devrait alors qu’il y ait un programme précis et construit pour les deux années. Sinon, c’est inutile.



La majorité des professeurs qui enseignent cette matière sont déjà des professeurs qui ont choisi la filière L pour s’échapper de la logique philosophique des sciences. Alors le chemin le plus cohérent pour tous est choisi. Ils font de la philosophie générale basée sur la littérature.


Il y a d’excellents amateurs voire vulgarisateurs de sciences chez les philosophes. Malheureusement, c’est pas sur ces qualités que le CAPES et l’agreg sélectionnent.

Bonjour, je vais peut-être rentrer en pcsi ce septembre, j’aurai donc à lire ces livres sur le thème de l’amour ?

Exact

Génial merci !